Le CPE comme seul organe efficace de la rénovation énergétique ?

Publié le 26 Avril 2024

Malgré les programmes, les aides et les incitations, la rénovation énergétique du parc immobilier est bien loin d’atteindre les objectifs attendus. Une preuve de plus en est d’avoir repoussé jusqu’en 2028 l’interdiction de mise en location des passoires énergétiques (classes F & G du DPE) jusqu’alors annoncée pour bien plus tôt. Les raisons de cette lenteur à améliorer efficacement la performance énergétique des logements sont multiples dont la gabegie dans la réalisation de certaines offres à 1€ via des achats indus de CEE (Certificats d’Économie d’Énergie). Selon de nombreux avis d’experts, seule la rénovation énergétique globale des bâtiments et logements anciens pourrait nous permettre d’atteindre nos objectifs mais les propriétaires ne sont pas tous prêts à patienter plus de 80 ans pour rentabiliser leurs travaux d’économies d’énergie. A moins que le CPE se démocratise.

 

1000€ de dépenses pour 12€ d’économies 

Le ratio insupportable qu’a calculé M. Glachant (économiste à Mines Paris Tech) est sans appel. En moyenne, lorsqu’un particulier dépense 1 000€ en travaux de rénovation énergétique , il ne peut espérer que 12€ d’économies d’énergie réalisées chaque année. Soit une durée moyenne d’amortissement des travaux de 83 ans !

En cause ? Surtout le défaut de mesures de l’impact des travaux réalisés sur la baisse de consommation en énergie et de rejets en GES. En fait, les simulations d’amélioration de la performance énergétique sont tout aussi nombreuses qu’il y a d’artisans et d’entreprises piaffant pour effectuer de tels travaux. Sauf qu’au final, une fois les travaux effectués et les aides obtenues, rares sont les contrôles effectués lors d’un nouveau DPE qui certifierait l’atteinte des objectifs promis.

 

Nota : Peut-être est-ce à cause de ce ratio insupportable entre investissement et bénéfice que les travaux à 1€ ont tellement eu le vent en poupe. Perdre 1€ pour éventuellement en économiser un autre est acceptable pour beaucoup de propriétaires. Mais certains de ces travaux inefficaces ont tout de même ponctionné une enveloppe de CEE (Certificats d’Économie d’Énergie) qui aurait pu être investie dans des travaux réellement rentables. Il est vrai également que la reprise de certains travaux à 1€ bâclés amène du travail à d’autres entreprises ce qui relance aussi notre économie.

 

Requérir un DPE en fin de travaux 

Ainsi que le signale la présidente du Haut Conseil pour le climat, Mme Corinne Le Quéré, malgré le nombre élevé d’opérations de rénovation énergétique en France, l’impact est insuffisant sur les classes du DPE .

Bien sûr, remplacer portes et fenêtres réduit un peu les pertes énergétiques , mais cela n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan des améliorations à effectuer. Il semble qu’il faudrait plutôt chercher à décrocher une meilleure classe énergie du DPE pour chaque opération au lieu d’espérer finir par l’obtenir en cumulant tous les cinq ans des petits travaux éligibles à MaPrimeRénov’ .

Pour cela, il suffit de suivre un modèle déjà appliqué outre-Rhin où les primes à la rénovation énergétique sont calculées et attribuées selon le résultat en gain de performance énergétique. En distribuant les aides et primes à la rénovation énergétique en fonction du résultat, non seulement on impliquerait bien davantage les propriétaires mais de plus on assainirait efficacement les offres des artisans. Ces derniers ne pourraient plus seulement s’abriter derrière une certification ou une qualification pour obtenir des marchés de rénovation énergétique, mais devraient surtout garantir leurs interventions par un contrôle en fin d’ouvrage. Pour cela, seul un DPE contradictoire en fin de travaux pourra attester d’un gain en performance énergétique servant de base au calcul des aides et incitations fiscales . Ce programme n’est pas une révolution puisqu’il existe déjà sous l’appellation de Contrat de Performance Énergétique (CPE).

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